Poreux est notre corps. Poreuses et poreux nous sommes les unes et les uns envers les autres.
Nos corps, notre matière visible, sont poreux, perméables, pénétrables, absorbants.
Les pores sont souvent minuscules, mais ils sont multiples.
Qui dit pore, dit aussi creux, là où réside des instants, des douleurs, des joies, des révoltes, des traces d’histoires, des bouts des autres.
Il y a les pores de la peau, du corps, de la mémoire, de l’expérience, de l’esprit,  de la maison, des territoires, des frontières…

POREUX est un projet de recherche en mouvement visible dans une série de films (de moyen à long-métrages) documentaires. Chaque volet se construit avec une seule participante, une fille ou femme à chaque fois d’une génération différente et d’un contexte différent.  Les récits qui me préoccupent sont ceux où l’expérience est physique. En se posant la question ; comment, à travers cette matière, des récits de l’Histoire se rendent visibles. POREUX consiste d’une part à transmettre, à travers une partition chorégraphique écrite, une pensée du mouvement – cette transmission étant elle-même une action poreuse qui permet la transformation et l’interprétation – et d’une autre part, il consiste à enregistrer et capter une conversation entre les deux corps présents (La femme et moi), pour une tentative de rendre visible une lecture à la fois poétique, politique et sociale de la place du corps à travers ces rencontres avec les différentes participantes, de différentes générations. 
Reind était ma première rencontre, et pas des moindres. Elle a 8 ans, j’en ai 40.
Dans la porosité de cette rencontre, la discussion sur le mouvement glisse imperceptiblement vers une conversation sur le présent, sur les émotions, sur nos choix et actions, sur nos prises de risques ainsi que nos résistances et vulnérabilités. Danya Hammoud.